Le 26 juin 2020, HESTA (caisse de retraite australienne gérant 52 milliards de dollars pour les secteurs de la santé et des services communautaires) a annoncé l’élaboration d’un plan de transition en matière de changements climatiques traduisant son intention de réduire de 30 % les actifs de son portefeuille de placement associés à l’émission de carbone d’ici 2030, et d’afficher zéro émissions nettes d’ici 2050 188 . Nous nous attendons à ce que les demandes des investisseurs à l’égard d’un large éventail de mesures et de facteurs ESG prennent de plus en plus d’ampleur au fur et à mesure que les investisseurs continueront d’orienter leurs portefeuilles vers des placements dans des sociétés durables. À long terme, les émetteurs devront modifier leurs pratiques et l’information communiquée pour des raisons pratiques (sinon juridiques), afin de mieux les harmoniser avec les attentes en constante évolution concernant les questions ESG, s’ils veulent assurer leur viabilité à long terme, y compris leur capacité de lever des capitaux sur les marchés publics et privés. NORGES BANK INVESTMENT MANAGEMENT ET DEUTSCHE BANK SE RETIRENT DES SABLES BITUMINEUX CANADIENS Norges Bank Investment Management de Norvège (« NBIM »), l’un des plus grands fonds d’investissement au monde, gère les revenus provenant des ressources pétrolières et gazières de la Norvège et a des placements dans plus de 9 000 sociétés à l’échelle mondiale. En mai 2020, NBIM a annoncé son désinvestissement de quatre sociétés canadiennes exploitant les sables bitumineux – Suncor Énergie inc., Canadian Natural Resources Ltd., Compagnie Pétrolière Impériale Ltée et Cenovus Energy Inc. – en invoquant pour justifier sa décision ses préoccupations concernant des émissions inacceptables de GES 189 . C’était la première fois que NBIM présentait les émissions de GES comme le facteur expliquant l’exclusion de sociétés de son portefeuille pour des raisons éthiques. NBIM s’est également départi de ses investissements dans les sociétés Glencore Plc (Suisse), Anglo American Plc (Royaume-Uni), RWE AG (Allemagne), AGL Energy (Pays-Bas) et la société de produits pétrochimiques Sasol (Afrique du Sud). De plus, elle a exclu de son portefeuille la société égyptienne Elsewedy Electric Co. et les sociétés brésiliennes Vale SA et Eletrobras pour avoir causé des dommages environnementaux 190 . De même, en juillet 2020, Deutsche Bank a annoncé sa décision de n’appuyer aucun nouveau projet d’exploitation de sables bitumineux et précisé que, d’ici 2025, elle cesserait de participer à des opérations de financement et à des opérations sur les marchés financiers associées à l’exploitation du charbon 191 .
À long terme, les émetteurs devront modifier leurs pratiques et l’information
communiquée pour des raisons pratiques (sinon juridiques), afin de mieux les harmoniser avec les attentes en constante évolution
concernant les questions ESG,
s’ils veulent assurer leur viabilité à long terme, y compris leur capacité de lever des capitaux sur les marchés publics et privés.
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Rapport sur la gouvernance 2020
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