Rapport sur la gouvernance 2020 (10e édition)

enregistrée comparativement au premier semestre de 2019. Le Canada n’a pas été exclu de cette diminution. Mondialement, les revendications d’activistes ont connu une baisse de 31 % par rapport à la même période de 2019 83 . Comme nous nous y attendions (malgré une certaine spéculation sur les marchés), les activistes ont également semblé subir les contrecoups de la pandémie et ont choisi d’être prudents en raison de la grande incertitude ambiante. De plus, les répercussions de la pandémie ont été accentuées par le fait que celle-ci a frappé l’Amérique du Nord en plein milieu de la période de sollicitation des procurations de 2020. Si un émetteur en difficulté peut sembler être une cible facile pour certains activistes, les activistes réfléchis seront souvent peu enclins à rechercher une stratégie de redressement lorsque la survie même de secteurs entiers de l’économie est en jeu. En plus des facteurs macroéconomiques qui ont tempéré l’activisme, l’interdiction d’organiser de grands rassemblements intérieurs a obligé les émetteurs à tenir leur assemblée annuelle des actionnaires virtuellement. Pour des raisons techniques et autres, il est presque impossible pour un activiste de contester une opération soumise à une assemblée virtuelle sans conclure un accord avec l’émetteur (au chapitre 5, Rendez-vous en ligne : assemblées d’actionnaires virtuelles en 2020 et à l’avenir, nous nous penchons sur les assemblées virtuelles, ainsi que sur l’incidence de la pandémie de COVID-19 sur les contestations et litiges). Même lorsque les difficultés techniques peuvent être surmontées, l’assemblée virtuelle qui est saisie d’une question litigieuse n’attire pas la même attention et la même couverture médiatique qu’une assemblée classique tenue en personne saisie de la même question litigieuse. Ce manque de visibilité pourrait également avoir limité l’attrait des courses aux procurations, étant donné que le succès d’une campagne menée par un activiste dépend largement de la capacité de ce dernier à gagner l’appui des autres grands actionnaires de l’émetteur. Par conséquent, peu d’assemblées ont connu des contestations au cours du premier semestre de 2020. Si l’on prend le nombre d’émetteurs inscrits à la cote d’une bourse canadienne qui ont été visés par les revendications d’activistes (y compris des courses aux procurations lancées en bonne et due forme), on constate que c’est au premier semestre de 2020 que le nombre le moins élevé a été enregistré au cours d’un premier semestre pendant les huit dernières années, comme l’illustre le graphique 4-1 ci-dessous.

GRAPHIQUE 4-1 : N ombre d’émetteurs canadiens visés par une revendication d’activiste (2013 S1-2020 S1)

70

58

60

47

50

46

42

40

36

36

33

30

24

20

10

0

2013 S1

2014 S1

2015 S1

2016 S1

2017 S1

2018 S1

2019 S1

2020 S1

Source : Activist Insight

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